mercredi 2 septembre 2009

CCC 2009 : Récit de la course de Gérard


De Gérard



YES !


3 jours de rêve sur une autre planète !

Combien de fois, avant et pendant la course, j’ai pensé à l’intense plaisir de franchir la ligne d’arrivée et … c’est fait


Vendredi 28 août 2009, 6 heures.

J’ai bizarrement bien dormi cette dernière nuit : les bonnes choses sont à venir.

Je mange même des pâtes ce matin en plus du gâteau-sport de la banane et de la compote : tout passe.


Une petite marche pour rejoindre le bus et nous partons aussitôt vers Courmayeur. L’ambiance y est excellente et le ciel clément.

Les hymnes des 3 pays traversés précèdent le frisson du départ.



J’ai découpé mon parcours en 6 grosses tranches de 900 m de D+ garnies de chacune d’un col important, d’une descente sévère et d’un bon ravito : ça donne faim non ?


Après Courmayeur, ça monte tout de suite et cela va durer 16 kms jusqu’à la tête de la Tronche : drôle de nom ! Dès que nous quittons la route le spectacle est splendide. Après le refuge Bertone, la course emprunte une crête avec vue magnifique sur le massif du Mont Blanc, ses glaciers et cascades. Dommage je n’ai pas pris d’appareil photo mais cela aurait casser probablement mon rythme que je veux le plus régulier possible. Je me sens très bien, plus je monte plus je surveille mon rythme cardiaque : aucun pb de surchauffe.

C’est un long serpentin qui chemine sur cette crête dans la poussière et la chaleur qui monte : penser à boire et à m’alimenter toutes les heures.



Tête de la tronche, j’ai confirmation que tout est en ordre pour l’instant mais j’appréhende le test de la première descente. Elle est plutôt facile et va me rassurer : je gère cool et suis beaucoup doubler. M’en fous, j’suis sûr de revoir ces fous de la descente plus loin !

J’ai de plus pris de l’avance sur ma cible : 1h15 d’avance sur la barrière horaire.


Et puis la grimpette du Col Ferret, là c’est une autre histoire. Plus sévère, plus chaud : toujours boire. Un paysan nous a mis a dispo sa fontaine : qu’elle est bonne cette eau fraiche ! Je trempe la casquette et c’est reparti. C’est long mais ça passe bien.

Je pense aux 4 mousquetaires de l’UTMB qui prennent le départ.

Je pense aussi à la grosse tempête de neige que nous avions rencontré ici avec les enfants il y a 12 ans : un 7 juillet !! On n’était pas fiers.

Dans la descente, ça se rafraichit sérieux : nous sommes dans les nuages.

J’ai perdu mon buff : j’ai un peu froid. Objectif Champex pour me couvrir avec le change que m’apportera Catherine.

En attendant c’est une longue descente vers la Fouly. Le ravito se fait dans une ambiance spéciale : feutré, à la tombée de la nuit, un peu frais : Ici commence vraiment la course avec l’arrivée de la nuit.

Que dire de la montée de Champex : une saloperie de cote à couper les jambes.

Mais le plaisir de retrouver Catherine, mon neveu et sa copine me donne des ailes.


Voilà j’y suis à mon « pseudo » objectif d’après entorse : faire au moins ces 50 kms. Mais maintenant je peux le dire : cela n’était qu’une excuse pour rassurer ceux qui me disait que j’étais fou : j’aurais été super-vexé d’arrêter à mi-parcours.


Alors j’ai pris le temps de bien manger ma soupe comme à chaque ravito + des pâtes et un peu de smecta pour le mal de bide lancinant depuis déjà quelques temps : j’arrête de mettre la poudre dans mon camelback et ça ira mieux.

Le strapp tient, j’opte seulement pour de nouvelles chaussettes et une tartine de NOK.


J’adore courir la nuit mais là je vais être servi : Bovine et surtout Catogne avec sa descente vont me calmer. Brouillard, vent, pluie et descente à ne plus finir vont me saper le moral. J’ai juré en retrouvant Catherine à Vallorcine de ne plus faire ce genre de périple à la c…

Elle m’accompagne de Vallorcine jusqu’au col de Mottets et ça c’est cool car une fois vidé mon sac le moral est revenu à fond et j’oublierai vite ce moment de blues.

C’est bizarre la nuit, on entend que le cliquetis des bâtons et le souffle du voisin. Personne ne parle et surtout personne ne veut être le premier à dire « mais il est où ce sommet, j’en ai ras le bol ! ». Alors on avance et c’est ce qu’il y a de mieux à faire.

Plus qu’une cote : la tête aux vents. Une seule chose à dire c’est long, long, long.

Les ampoules commencent à me faire vraiment mal mais le petit matin se lève.

Et puis surprise encore le neveu et la copine à la flégère : plus rien ne peut alors m’empêcher d’atteindre cette arrivée dont je rêve.

Un dernier ravito rapide et je décide une descente à fond ( du moins avec ce qu’il me reste de force) : j’en connais qui auraient été étonné de ma descente moi qui d’habitude les crains et me traine. J’adore toujours ces deniers kilomètres et en profite au mieux avec le soleil. Je double beaucoup de concurrents qui par contre galèrent : les fous des descentes du début ?

C’est avec ma chère et tendre ainsi que Maryse que nous finiront le dernier kilomètre.

Ouah cette arrivée : à en pleurer de joie. Je sais que c’est pour cela que je cours ! Pas le temps.

Ca vaut toutes les médailles dont on ne sait quoi faire.

Alors merci à ceux qui m’ont épaulé :

- D’abord ma chérie qui a supporté mes heures d’entrainement, mes bobos, mes doutes, mon humeur massacrante après mon entorse et les jours d’avant course (et oui Christian, la décontraction n’est revenue que le jour du départ) et le stress et la fatigue de ceux qui accompagnent.
- à mes enfants, Yohan et Michaël, pour leurs messages d’encouragement. Ça fait un bien fou de lire leurs quelques mots particulièrement choisis pendant toute la course et surtout la nuit : au simple bip de mon portable, je savais qu’ils pensaient à moi.
- Grosses bises aussi à Christophe, Aline, Nathalie et Baptiste pour leur précieuse présence.
- Un coach qui nous fait un plan aux petits oignons (indispensables dans la tartiflette !). C’est vrai il l’a expérimenté mais je ne pensais pas passer aussi bien les montées.
- Aux 4 mousquetaires de l’UTMB, qui dans leurs peines et leurs joies ont contribué à ce week-end d’émotion.
- Merci à tous ceux qui par leurs messages ont rendu encore plus beau ce bout de chemin.



Gerard Frouin  Finisher CCC 2009
En 24 h 57 mn 52 s
Classé 1 031 eme au scratch
Et 353 eme V1

CR Compte rendu  CCC 2009 rédigé par Gérard



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire